« La nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine – et le taux d’extinction des espèces s’accélère, provoquant dès à présent des effets graves sur les populations humaines du monde entier. » alerte le rapport de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) publié en mai 2019. Suite à cette publication, le gouvernement a indiqué vouloir protéger 30% des espaces naturels sur terre et en mer, dont un tiers « en pleine naturalité » (devenu entre-temps « en protection forte »), soit 10% à l’horizon 2030. Cet objectif est entériné dans la stratégie Biodiversité de la France et de l’Union Européenne 2020-2030.
Pourtant la destruction de la biodiversité comme l'artificialisation des sols ou la fragmentation des habitats progressent. Les écosystèmes sont fortement perturbés et ne peuvent plus rendre les services écologiques pourtant indispensables au vivant auquel nous appartenons. Accepter de ne pas tout maîtriser ou exploiter à notre profit est le grand défi auquel nous devons faire face.
C’est dans ce contexte que plusieurs associations et personnalités engagées ont co-fondé la Coordination Libre Évolution (Animal Cross, ASPAS, Association Francis Hallé, Mille Traces, Forêts sauvages, Faune Sauvage, etc.).
Le manifeste " Redonnons de la place au Vivant " liste plusieurs mesures concrètes :
Renforçons la protection forte française pour que les 10% promis le soient en libre-évolution (en pleine naturalité) en adoptant la définition européenne des zones de nature vierge ;
Créons des zones de libre évolution à l’intérieur d’espaces encore trop mal protégés (Parcs Naturels Régionaux, zones Natura 2000, etc.), mais aussi là où cela sera profitable à de nouveaux territoires. Créons de nouveaux outils pour faciliter leur mise en place ;
Visons systématiquement la présence de toutes les composantes d’un écosystème laissé en libre évolution, afin de garantir son fonctionnement optimal ;
Encourageons les propriétaires privés à rendre certaines de leurs parcelles à la nature sauvage avec une garantie sur le long terme ;
Inscrivons ces propositions dans la nouvelle stratégie des Aires Protégées 2020-2030 de la France.
Le manifeste est signé par plusieurs associations dont ETATS SAUVAGES :
Et par de nombreuses personnalités :
Nicolas Hulot, ex-ministre de la transition écologique et solidaire ;
Sylvain Tesson, écrivain voyageur ;
Isabelle Autissier, navigatrice et écrivaine ;
Jacques Perrin, cinéaste ;
Jean-Michel Bertrand, photographe, cinéaste animalier et réalisateur ;
Gilles Clément, paysagiste, botaniste, entomologiste, biologiste et écrivain;
Gilbert Cochet, agrégé, attaché au Muséum national d’histoire naturelle, expert au Conseil de l’Europe, expert au Conseil Scientifique régional du patrimoine naturel ;
Jean-Baptiste Dumond, naturaliste-photographe ;
Stéphane Durand, éditeur et auteur ;
Marc Giraud, écrivain, naturaliste, chroniqueur ;
Jean-Claude Génot, ingénieur écologue, écrivain ;
Francis Hallé, botaniste, biologiste et dendrologue ;
Béatrice Kremer-Cochet, agrégée, experte au Conseil Scientifique régional du patrimoine naturel ;
Virginie Maris, directrice de recherche au CNRS, spécialiste de la philosophie de l’environnement Roger Mathieu, naturaliste, écrivain ;
Baptiste Morizot, enseignant-chercheur en philosophie ;
Vincent Munier, photographe animalier ;
Matthieu Ricard, moine bouddhiste tibétain, interprète du Dalaï-Lama, essayiste et photographe
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