L’océan nous entoure, bleu, profond, mystérieux. Il nourrit depuis toujours les esprits de mythes et de légendes. Nous avons cru y percevoir des créatures géantes mystiques, des sirènes aux chants charmeurs ou encore des baleines blanches insaisissables. Hommes et femmes ont bravé ses eaux pour percer ses secrets. Avec les progrès techniques, ces explorateurs sont arrivés dans des lieux qui paraissaient jusque-là inatteignables. Depuis, les connaissances ne cessent d’augmenter, mais tant reste encore à découvrir. Alors que l’océan recouvre 70 % de la surface de la terre, nous connaissons moins bien les profondeurs océaniques que Mars, planète située à 78 339 millions de km de nous !
Ce que nous savons cependant c’est que l’océan n’est pas une étendue inanimée, bien au contraire. Les scientifiques estiment qu’il abrite entre 500 000 et plus de 10 millions d’espèces vivantes (sans compter le monde microbien dont le nombre d’espèces approcherait la dizaine de milliards !).
Nous savons également que l’humanité tire de lui nombreux services, dits écosystémiques. L’océan respire et nous fait respirer, grâce notamment au plancton. Ces micro-organismes qui y vivent en suspension produisent via la photosynthèse 50 % de notre oxygène tout en absorbant du dioxyde de carbone (CO2). Des études ont ainsi montré que les mers absorbent près du tiers de CO2 émis chaque année par les activités anthropiques, soit plus que les forêts terrestres. C’est pourquoi il régule le climat et temporise l’évolution du changement climatique.
L’océan est également source d’énergie, de ressources minérales et vivantes. Un milliard de personnes à travers le monde comptent notamment sur les poissons comme première source de protéines. L’océan est aussi lieu de nombreuses activités touristiques. Mais cet écosystème n’offre pas à l’humanité que des services chiffrables économiquement. De nombreuses populations humaines ont établi des relations profondes, identitaires voire même spirituelles avec les espaces maritimes. L’océan est aussi une source de loisir et d’inspiration esthétique sans égal.
Mais jusqu’à quand pourra-t-il continuer à nous fournir ces services essentiels pour nos sociétés ? En effet, les milieux océaniques sont plus menacés que jamais par les activités humaines : surexploitation des ressources marines, pollution provenant du continent, acidification de l’eau, changement climatique, dégradation des habitats marins, bétonisation du littoral, espèces invasives… et un écosystème dégradé est un écosystème qui fournit moins de services. Il est donc primordial pour nos sociétés et leur futur de protéger l’océan et la vie qu’il abrite.
Si les données sont inquiétantes, des solutions pour agir existent ! La dernière décennie a été marquée par un renforcement des protections juridiques de l’océan, avec par exemple la mise en place de la directive cadre « Stratégie pour les milieux marins » en 2008 au niveau de l’Union européenne, le Grenelle de la mer en 2009 en France ou encore, au niveau mondial, la conférence sur la biodiversité biologique de Nagoya en 2010. En 2015 l’océan a enfin intégré les discussions de la COP 21 via les Accords de Paris. En 2017, pour que les choses accélèrent davantage, les Nations Unies ont déclaré l’ouverture de la « Décennie des sciences océaniques pour le développement durable (2021-2030) ». Cette décennie vise à fédérer la communauté scientifique, les décideurs politiques, les entreprises, autour d’un même objectif : rétablir et protéger la santé de l’océan tout en soutenant une utilisation durable et équitable de ses ressources.
L’humanité a donc 10 ans pour tout changer !
Mais concrètement que pouvons-nous faire à notre échelle ?
Même si des actions majeures, politiques et sociétales, doivent être menées et ce le plus rapidement possible, le comportement de chacune et chacun d’entre nous peut faire la différence ! Voici donc une liste (non exhaustive) d'habitudes que vous pouvez prendre à votre échelle pour protéger l’océan :
Réduire voire arrêter de consommer des produits de la mer (la surpêche est responsable du vidage des océans, le chalutage en eaux profondes abîme durablement les écosystèmes et la vie maritime. Diminuer la demande, c'est aussi agir directement sur l'offre).
Réduire sa production de déchets : chaque année, 8 millions de tonnes de plastique finissent dans les océans ! Les microplastiques sont particulièrement néfastes pour les écosystèmes marins et ils peuvent provenir non seulement de la dégradation des macro déchets mais aussi de nos cosmétiques et de nos vêtements, n’oubliez pas de vérifier les étiquettes !
Nettoyer les plages lorsque vous vous promenez sur le littoral. Un sac poubelle, c'est tout ce dont vous avez besoin pour que ces déchets ne finissent pas dans l'océan.
Faire attention à ne rien laisser derrière vous qui n'appartienne pas à l'écosystème naturel de la plage : les mégots jonchent trop souvent les plages, tout comme les petits bouts d'emballage plastique emportés par le vent et peu souvent rattrapés. Même les trognons de pomme, s'ils se dégradent, ne font pas partie de l'écosystème naturel d'une plage !
Participer à la prise de conscience de l’importance de l’océan pour nos sociétés, discutez-en avec vos familles et vos proches !
Article rédigé par Linda Salvaneschi
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