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Pourquoi il ne faut pas ramasser sable et coquillages...

Saviez-vous que ramasser un joli coquillage ou un galet poli par la mer, ou même un peu de sable blanc lors de vos vacances au bord de la mer pouvait nuire à l'environnement ? Ces petits gestes anodins répétés chaque jour depuis des centaines d'années ont un impact réel sur la santé de ces écosystèmes. Leur collecte ou déplacement fragilisent les littoraux et déséquilibrent ces milieux fragiles.


Coquillages, pierres, cailloux, coraux, grains de sable, jouent un rôle essentiel dans l’équilibre des écosystèmes côtiers.


Protéger le vivant

Ils abritent par exemple des espèces de mollusques et de crustacés, comme le bernard l’hermite. En prélevant les coquillages, ce sont des abris pour ces espèces qui se retrouvent en nombre réduit, pouvant mettre en danger leur survie.


Coquillages et coraux morts font partie de la composition de la plage. Au cours d'un lent processus de désagrégation ces déchets organiques et minéraux se fragmentent et finissent par former le sable. Les minéraux, principalement du bicarbonate de calcium, sont indispensables à ce milieu. Leur composition chimique contribue à la régulation de l’acidité de l’eau, qui s'amplifie avec le changement climatique actuel, et fournit également un complément alimentaire utile pour certains animaux et plantes. Cette calcification marine est essentielle aux récifs coralliens et capitale pour de nombreux organismes qui se trouvent à la base de la chaîne alimentaire. Sans ces débris, ou du fait de leur raréfaction, la composition de la plage et des sols marins se trouve perturbée et modifiée.


La « laisse de mer » est ce qui est laissé sur la plage par la mer au gré des marées. Elle forme une bande où sont accumulés des éléments vivants ou d'origine vivante (os de seiche, algues, éponges, bois flotté) et des débris venant des activités humaines (sacs plastiques, morceaux de filets de pêche, boulettes de pétrole). Lorsque celle-ci n'est pas trop polluée, elle constitue un véritable écosystème à part entière, très utile, qui participe à la vie du littoral, en abritant de nombreux micro-organismes qui vivent dans le sable. Elle fournit ainsi des éléments organiques décomposés aux plantes qui vont contribuer à retenir le sable, ainsi qu'une nourriture aux insectes, oiseaux, crustacés... Perturber voire supprimer la laisse de mer impacte durablement la biodiversité côtière et par ricochet la biodiversité marine.


Les plages sont également menacées à plus grande échelle par notre conception du tourisme et de l'esthétique. Le recours quasi-systématique aux techniques de nettoyage mécanique de ces zones par les municipalités appauvrit le sol, favorise l'érosion des dunes comme du trait de côte, détruit les habitats et empêche le développement des plantes, premier maillon alimentaire d'une chaîne d'espèces inféodées à ce milieu. Modifier notre perception des plages et accepter la place du sauvage, c'est favoriser une biodiversité particulièrement fragilisée.


"Les algues sur la plage, ce sont comme les feuilles dans les sous-bois" - L. Lucas / Ansel

Le pillage des plages se fait à un niveau encore sous-estimé. Fautes de données suffisantes, les mesures tardent à être mises en place et ce malgré les alertes des scientifiques. L'exemple de l'étude menée par des étudiants de l'Université du Costa Rica (UCR), conjointement avec le parc maritime du Pacifique, afin de quantifier les matériaux marins saisis à l’aéroport international Juan Santamaría par les millions de touristes annuels est pourtant édifiant. Au final ce sont une dizaine de tonnes de coquillages, coraux, étoiles de mer et autres qui sont confisqués à l’aéroport chaque année. Pour freiner la détérioration des milieux naturels maritimes et côtiers, il faut donc agir sur les causes du problème et sensibiliser.



Un cadre juridique méconnu

Enfin, saviez-vous qu'il existe en France, mais également dans de nombreux pays, une réglementation qui protège l'écosystème fragile des littoraux, avec des amendes pour atteinte au domaine public pouvant être très élevées ? Si l'accès aux plages est libre et gratuit selon le Code de l'environnement, y ramasser du sable, des galets ou des coquillages comme souvenirs de vacances est une pratique encadrée par la loi avec des amendes pour les contrevenants. L'article L.321-8 du Code de l'environnement stipule que « les extractions de matériaux [...] sont limitées ou interdites lorsqu'elles risquent de compromettre, directement ou indirectement, l'intégrité des plages, dunes littorales, falaises, marais, [...] ».


Il est notamment interdit de ramasser du sable ou des coquillages vides sur la plage. Le Code de l'environnement considère son prélèvement comme une atteinte au domaine public maritime, fragilisant les littoraux. Les très petites quantités ne sont pas verbalisées mais leur impact reste conséquent car répété.


Collecter des galets est également prohibé : ils protègent la faune et la flore de la houle et de l'érosion. Les amas de galets empilés très à la mode. Que ce soit pas pour le littoral ou les cours d'eau douce, ils ne sont pas sans danger pour les écosystèmes. En règle général, mieux vaut éviter de déplacer les éléments naturels pour ne pas ajouter de nouvelles perturbations à des milieux souvent fragilisés par les activités humaines.


Les amendes pour les collectes de sable, coquillages vides et galets peuvent s'élever jusqu'à 1500 €, mais couper des fleurs ou prélever des plantes peut valoir jusqu'à 150 000 € d'amende pour « atteinte à la conservation d'espèces végétales non cultivées ». En effet les littoraux marins disposent également d'une flore spécifique qui ne pousse qu'en bord de mer, classée comme protégée.



Ce que vous pouvez collecter...

En revanche, les plages mais aussi toutes les zones naturelles des littoraux, sont de plus en plus fortement polluées par nos déchets. Les morceaux de plastique colorés, débris de verre dépolis ou emballages divers constituent autant de débris qu'il est important de retirer. Les dommages sur la faune sauvage comme sur notre santé, au travers de l'ingestion de micro-plastiques, sont régulièrement pointés du doigt.


Alors cet été pourquoi ne joindre l'agréable à l'utile ? En ramassant les déchets sur le littoral, et en laissant les débris organiques et minéraux, vous contribuez activement à la bonne santé de cet écosystème fragile.


Et pourquoi ne pas organiser de petits "clean challenge" en famille ou entre amis et montrer l'exemple ? Ce sont les petits gestes de chacun qui feront aussi évoluer les consciences.



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