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La pollution côtière : un fléau planétaire

Le déconfinement amorcé, nombreux ceux sont qui rêvent de pouvoir partir en vacances et profiter de la beauté des paysages français à défaut de pouvoir voyager à l’étranger. La France possède de nombreux atouts notamment ses célèbres côtes. De véritables paysages de rêve qui permettent de s’évader et de profiter pleinement de la nature. Il en va de même pour de nombreux pays qui possèdent également des plages magnifiques. Pourtant, il convient de rappeler la double facette de ces paysages, méconnue par beaucoup. En effet, dans beaucoup d’endroits, on constate une pollution massive des littoraux aussi bien français qu’internationaux.



L’une des régions les plus polluées au monde est la Mer Méditerranée. Importante plaque tournante du commerce, elle représente 0,8% de l’océan mondial et est massivement polluée. Plus particulièrement en France, on distingue deux zones particulièrement marquées par les déchets marins : aux abords de la ville de Marseille et au nord-est de la Corse. Sacs et bouteilles plastiques, canettes en métal, emballages alimentaires, cordes synthétiques, filets de pêche, cotons et vêtements... sont rejetés à la mer. Chaque année dans le monde, 8 millions de tonnes de plastiques sont déversées dans les océans, dont 200 000 tonnes en Méditerranée. L’ONG WWF estime qu’elle est « quatre fois plus polluée que le 7e continent de plastique ».


Vidéo des déchets dans les canyons méditerranéens © Ifremer/RAMOGE Explorations 2018.

Commune à plusieurs pays, sa propreté est sous la responsabilité nationale de 22 pays. L’origine des déchets est due en partie à la pollution côtière et des plages, le restant transporté par les cours d'eau. Elle devient ainsi une poubelle géante. Le WWF estime que 79% des déchets proviennent des activités côtières en France.


Qui n’a jamais, au détour d’une balade sur la plage, trouvé des détritus abandonnés ? Mégots, bâtons de sucettes et cotons-tiges font partis des déchets les plus communs. Aux déchets non traités emportés par les pluies, s'ajoutent les eaux des caniveaux, les eaux usées des bateaux proches du rivage ou encore les comportements de vacanciers polluant les plages marseillaises. Des pollutions à l'origine d'un taux très élevé de bactéries dans la mer Méditerranée occasionnant régulièrement des fermetures de plages durant la saison estivale. En d'autres termes, se baigner dans ces eaux équivaut à mettre la tête la première dans « un bain de résidus de matières fécales » comme l'écrivait le journal 20 Minutes en 2019.



Au delà de cette problématique locale, on retrouve une pollution mondiale des littoraux. Malheureusement, certaines plages ont été ou sont connues pour leur niveau de saleté. Par exemple, la plage de Kuta Beach ou la plage de Kamilo Beach surnommée la « Plastic Beach ». La toxicité de certaines plages se révèle même extrêmement dangereuse pour la santé humaine comme la plage dénommée le « Tchernobyl dominicain » du fait de rejets industriels et d'accumulation de plastiques. Certaines îles, même dépourvues de toutes activités humaines, sont saturées de déchets comme l’île d’Henderson. Enfin les dégazages des navires voire marées noires sont également un problème récurrent pour la biodiversité des littoraux...


Mais d’où proviennent ces déchets et quelles sont les conséquences en termes de biodiversité ?


Le plus souvent il s’agit de déchets abandonnés par les hommes, emportés par le vent ou les pluies, mais également des détritus dus aux anciennes et actuelles décharges sauvages, notamment situées le long des côtes. L’une des plus connues est celle de Dollemard au Havre (Seine-Maritime). Fermées au fur et à mesure par les autorités, les anciens déchets finissent dans l’océan suite aux effets cumulés de l’érosion et la récurrence des vagues.


Ces déchets polluent ainsi, durablement l’océan mettant en péril toute la biodiversité. L'exemple des tortues marines est éloquent. Celles-ci rencontrent de plus en plus de difficultés à retourner sur les plages de ponte de leurs œufs, souvent souillées et peuvent se blesser voire mourir en ingérant les déchets plastiques qu'elles prennent pour des méduses.


Abandonner des emballages au détour d’une balade, sur un sentier, sur une île ou sur une plage a des répercussions sur toute la biodiversité mais également sur la santé de l’être humain !



Tout n’est pas tout noir. Des acteurs se mobilisent !


Récemment Brune Poirson, la secrétaire d’Etat à la transition écologique, a dévoilé une charte qui décline quinze points d’actions pour endiguer la pollution plastique sur les plages. Des municipalités s’engagent également pour lutter contre la présence des déchets sur la plage avec l’instauration de bacs à tri sélectifs, de « poissons gloutons » ou de campagnes de sensibilisations. Des citoyens se mobilisent également par l’instauration d’initiatives de collectes de déchets comme l’association Surfrider. Les réseaux sociaux permettent de relayer ses campagnes et de promouvoir des plages propres. Une vidéo d’un niçois qui ramasse des déchets a été vu plus d’un million de fois... Et des challenges, comme le #Fillthebottle pour les mégots de cigarette, avec la participation même de certains commerçants ont rencontré un petit succès l'été dernier.



Ailleurs, au niveau international, des pays qui subissent de plein fouet les ravages de la pollution plastique s’organisent pour enrayer l’accumulation désastreuse de ces déchets. En Indonésie « chaque jour, 700 employés de nettoyage et 35 camions ramassent environ 100 tonnes d'ordures sur les plages pour aller les déverser dans une décharge proche ». Ce pays a rejoint la quarantaine de pays qui participent à la campagne de l'ONU « Océans propres » lancée début 2017 pour lutter contre les déchets marins. Cette campagne de l'ONU s'est développée et englobe aujourd'hui cinquante-sept pays répartis à travers le monde. Elle s’articule autour des notions de réduction du plastique à usage unique, de protection des eaux internationales et encourage la mise en place du recyclage. C'est « désormais la plus grande alliance mondiale de lutte contre la pollution marine par les plastiques ».


Il est plus que nécessaire de rappeler que la terre est un écosystème qui repose sur un fragile équilibre avec l’homme. Jeter un masque ou un gant à usage unique détériore et déséquilibre cet ensemble. Chacun est responsable à son niveau de l'impact de sa consommation sur les océans et les zones côtières. Chaque geste compte. Et si vous souhaitez vous investir, n’hésitez pas à vous renseigner sur votre lieu de vacances. Il y a surement des associations locales que vous pourrez aider. Et si rien n'est prévu, à vous de lancer le mouvement ou le nouveau challenge de l'été !

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